Par Rémi St-Amand
Saviez-vous que l’équipe du CJEAO avait accompagné une cinquantaine de nouveaux arrivants de l’extérieur du Canada depuis octobre 2023 ?
Vous êtes nombreux à saluer les nouveaux visages qui viennent enrichir notre bel Abitibi-Ouest depuis quelques années: on le sait puisqu’on nous en parle régulièrement ! Continuez de le faire, ciboulette !
La tendance prend de l’ampleur et ce, dans toutes les régions pour l’année 2024 alors que de plus en plus d’entreprises se tournent vers cette belle clientèle pour palier à la problématique de la pénurie de main-d’œuvre. Qui dit nouvelle année, dit nouveauté... et la scène de l’immigration n’y échappe pas. Employeurs, étudiants étrangers, éternels curieux, je vous résume quelques nouveautés !
L’augmentation des prix touche tout le monde… Le budget d’un étudiant étranger doit doubler!
Sachez qu’un étudiant étranger souhaitant venir au Canada doit d’abord mettre une certaine somme de côté avant de pouvoir déposer sa demande pour un permis d’étude.
Jusqu’en fin 2023, le gouvernement canadien exigeait 10 000$... Un montant qui n’avait pas été révisé depuis le début des années 2000. Ce n’est pas une somme payée au gouvernement, mais plutôt une garantie qu’ils doivent signaler au gouvernement afin qu’ils aient la preuve d’un « coussin » financier à leur arrivée. Comme pour tous les Canadiens, le prix de la vie s’est vu augmenter drastiquement au cours des dernières années, et le gouvernement fédéral a décidé d’augmenter ce montant de base pour l’année 2024.
Un étudiant étranger doit donc disposer maintenant de 20 600$, sur lequel vient s’ajouter le montant de la première année de ses frais de scolarité! Ceci a pour objectif, selon le gouvernement fédéral, de limiter le nombre d’étudiants qui se retrouvent face à un mur à leur arrivée au Canada. Anticiper les factures de logement ou d’épicerie, c’est une chose : mais qu’en est-il de l’insécurité qui vient avec un changement de vie drastique, de procédures d’immigration souvent complexes et l’anxiété des études exacerbés par des critères de sélection financière de cette envergure ?
Une durée valide diminuée pour l’Étude d’impact sur le marché du travail
Avant l’embauche d’un travailleur étranger, certaines entreprises doivent faire ce qu’on appelle une « Étude d’impact sur le marché du travail ». Pour te résumer ça, c’est un document qui évalue si c’est nécessaire d’embaucher un travailleur étranger, plutôt que d’origine canadienne.
Avant octobre 2023, l’étude d’impact était valide pour les 18 premiers mois. Une date qui passe maintenant à 12 mois. C’est seulement une fois le document en main que le travailleur étranger peut faire sa demande de permis de travail.
Certaines entreprises canadiennes entrent dans un projet pilote, qui permet d’avoir une validité de 36 mois pour la même évaluation et aussi… moins de paperasse. Reste à voir quand d’autres entreprises pourront profiter elles aussi de ces allègements.
Immigration et francisation
De nouveaux critères sont mis en place en ce qui concerne la francisation.
Le français sera maintenant obligatoire pour qu’un travailleur temporaire puisse renouveler son statut de résidence. Même son de cloche pour obtenir sa résidence permanente. Alors que le français apportait des « points supplémentaires » à la demande du travailleur, un score minimum sera désormais requis.
Le grain de sel de l’auteur !
Ayant été journaliste en Abitibi-Ouest pendant quelques années, l’un des changements les plus en demande est... de diminuer la documentation requise à l’embauche d’immigrants.
Nos deux paliers de gouvernement imposent une charge administrative souvent colossale tant aux travailleurs étrangers, qu’à nos entrepreneurs.
Spécifions que, l’immigration est une solution de derniers recours autant pour les travailleurs étrangers que pour les entrepreneurs. Un immigrant ne prend pas la décision de quitter son pays sur un coup de tête. Un employeur qui vient d’engager plusieurs travailleurs étrangers a sûrement quelques mois de stress dûs aux contrats ou au temps supplémentaire qu’il doit combler pour cette main-d'œuvre qui n’est pas encore au rendez-vous.
C’est parfois une question de mois pour faire venir un travailleur de l’extérieur du pays, avec une charge administrative constante, sans compter les embûches qui peuvent se présenter, uniques à chaque dossier. Alors que le manque de main-d'œuvre est une problématique qui gagne à être réglé le plus tôt possible, je souhaite une facilitation de logistique pour l’embauche de travailleurs étrangers qualifiés.
La croissance de plusieurs entreprises locales se trouve littéralement freinée, faute d’avoir suffisamment d’employés pour le nombre de contrats disponibles. La main-d’oeuvre est un cadeau.
On gagne tous en se simplifiant la vie, t’en penses quoi ?